• Récemment, je me suis mis en tête de me décrocher des traditionnels livres d'adolescents et jeunes adultes.

    Certes, je débute avec un livre plutôt accessible. Les grands ouvrages, ça attendra !

    Critique de livre : L'homme qui voulait être heureux

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce livre n'est pas basé sur son scénario : il se concentre sur la philosophie. La 4ème de couverture ne nous promet pas de suspense anxiogène... 
    Je crois qu'on aurait pu résumer ça à "Un pauvre type en voyage à Bali consulte un vieux guérisseur". Des fois que vous vouliez voir ce que donne l'interprétation objective, voici le résumé :

    "Imaginez…
    Vous êtes en vacances à Bali et peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guérisseur. Sans raison particulière, juste parce que sa grande réputation vous a donné envie de le rencontrer, au cas où…
    Son diagnostic est formel : vous êtes en bonne santé, mais vous n'êtes pas… heureux.
    Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaître mieux que vous-même. L'éclairage très particulier qu'il apporte à votre vécu va vous entraîner dans l'aventure la plus captivante qui soit : celle de la découverte de soi. Les expériences dans lesquelles il vous conduit vont bouleverser votre vie, en vous donnant les clés d'une existence à la hauteur de vos rêves."

    Dès le début, je me suis demandé si il s'agissait d'un récit autobiographique, ou si le protagoniste est incarné par un ignare et le vieux guérisseur par Dieu. Auquel cas, l'auteur ne fait qu'étaler sa philosophie en croyant être doté d'une sagesse infinie, ce qui me fait assez rire tant cela manque de modestie.   " =w= 
    Je suis restée sceptique lorsque le vieux sage a pincé le petit orteil du héros et qu'il a hurlé de douleur et que le vieux sage a dit "Si vous avez mal ici, c'est parce que vous êtes malheureux !", maiiis bon.

    A part ça, on s'immerge de manière plutôt intelligente. "Ce que l'on croit peut devenir réalité". Cette phrase est prouvée de diverses manières, exemples, appuyée par des statistiques...
    Cela a raffermi quelques unes de mes pensées, c'était intéressant, une petite détente tranquille, sans plus. Parsemé d'un peu d'humour, également.

    Critique de livre : L'homme qui voulait être heureux

    En revanche, la suite m'a clairement agacée. Sérieusement, le protagoniste est un vrai écervelé ! N'importe quel adolescent lambda aurait pu se trouver à sa place. Il n'a aucune philosophie et écoute le vieux maître avec une expression bovine. Forcément, puisque son état d'esprit se limite à "Philosophie ? Keskecé ?"
    Par conséquent, il absorbe chaque information du vieux sage sans peser le pour et le contre. N'importe qui s'aiderait pourtant de son état d'esprit... Sauf que lui, IL N'EN A PAS ! UNE PUTAIN DE PAGE BLANCHE ET VIERGE, NADA, 0, RIEN, LE VIDE.  Tel un spectateur durant ces 30 ou 40 dernières années. Il n'a pas de femme, pas d'amis, son métier lui plaît pas, et il vient de saisir qu'il doit bouger son derche.

    Voilà. L'homme qui voulait être heureux, c'est "Imaginez, vous êtes en voyage à Bali, vous êtes un putain d'écervelé qui ne sait pas réfléchir entouré de personnes qui ne savent pas réfléchir, et, Ô miracle, une étincelle de Réflexion !"
    Sachant que l'on est censé se mettre à la place du héros, c'est une comparaison très dégradante... Vous êtes pris pour un attardé et Laurent Gounelle vous apporte sa sagesse, parce que Gounelle, il gère, et pas VOUS.

    Hors mis le premier débat, j'avais pleinement conscience de la conclusion à laquelle menait les autres. Eh oui, du haut de mes quatorze ans, je porte en moi un morceau de la sagesse infinie ! Je ne sais pas si je dois être flattée, ou trouver ça risible...
    Oui, les gens ne sont pas tous méchants ! Oui, d'accord, "je vis ma vie & fuck les avis", c'est bien, faut foncer vers ses idées pour parvenir à les réaliser. Pas la peine de chercher la petite bête pour conclure que la généralisation est un tort, non plus... Sans parler des petites morales à la con, genre " On a toujours le choix". Qui dit choix dit liberté, et je doute qu'on ait tout le temps un large panel de possibilités. Tant qu'à jouer sur les mots, hein !

    Le pompon, c'est quand même vers la fin. Le type, armé de la Réflexion du vieux sage, juge tout ce qu'il voit. La fille qui se comporte comme une tasse-pé, elle croit être séduisante, on lui a insufflé de vivre par le charme, oh la pauvre victime prisonnière de l'avis des autres ! MAIS PEUT-ÊTRE QU'ELLE AIME JUSTE SE FAIRE DÉFONCER LE CUL !! ÒAÓ

    Critique de livre : L'homme qui voulait être heureux

    Les parents qui inscrivent leur gosse à un concours de château de sable, ils vivent pour la réussite, voyons, ils s'en foutent du loisir tant que leur gamin gagne ! Non, vraiment, qui tient vraiment à gagner un concours pareil, qui est assez con pour se sentir honoré parce que son bout de chou a fait le plus joli château de sable... même si la réussite est quelque chose d'essentiel à ses yeux ? À ce rythme-là, j'en connais, des rageux de l'Épiphanie.


    Pour conclure, j'ai refermé ce livre avec un soupir de dédain : à des années lumière de changer la vie de qui que ce soit, comme le promettaient ces slogans débiles, si ce n'est celle de ce couillon de professeur. Un livre philosophique... Pas si philosophique.
    Une déception, même si ce fut un petit moyen de me détendre durant un court moment. Un simple débat avec un ami durant trente minutes aurait pu me permettre un résultat similaire voire plus satisfaisant.


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