• Ces dédales où je ne trouve qu'écueils

    Je suis revenue ici et tout était à sa place.
    Tout était à l'exacte place où je l'avais laissé, mais tout était différent.
    ----
    ¡ Meurs ! ¡ Meurs ! ¡ Meurs !
    Que la muette fureur d'Ënos
    T'inspire la terreur !
    ----
    Demain, je pourrais mourir. Mon âme sœur ravivera toujours mon souvenir.
    ----

    Cette obscurité demeure tapie dans un creux hors d'atteinte de ma lumière. Elle se sait obscurité et honore son statut.
    Est-ce mal de vouloir détruire, de temps à autres ? D'aspirer au malheur de ceux qui ont altéré ma joie, parfois ?
    Et si je ne peux haïr quoi que ce soit, à quoi dois-je m'en remettre ? À me haïr moi pour mes mauvais choix et mes émois ? Car tout ce qu'il me reste à haïr, à portée de main, c'est bien moi-même. Les hommes sont si prompts à se faire plaisir, mais il ne reste jamais personne à haïr ! Pour détester quelqu'un en toute quiétude, il faut d'abord lui donner ponctuellement l'impression qu'on l'aime. Telle conjecture m'est étrangement familière. Mais la manipulation est le fait de ceux qui se sont refusés à la vertu ; je hais, inexorablement, mais je hais justement et sincèrement.
    Et tout ce fiel ! Il est là, abondant, onctueux, il attend de corroder la peau ! Demander au fiel de ne rien corroder, c'est demander au prêtre de ne plus prêcher ; au passionné de ne plus produire ; à ceux dont la vigueur agite le corps, de ne plus bouger.
    Mais quelque humain ne se laisse haïr que par la haine malhonnête ! C'est décidément qu'il a propension au péché. Quel égoïsme que d'attiser la haine jusqu'à l'exaltation, pour s'y refuser parce qu'elle se sait haine et ne s'en défend pas !
    Ah, le grand bûcher ! Quand il a commencé à s'agiter, tout le monde s'est enfui vers la ville. Maintenant, la forêt et les animaux ont brûlé.
    C'est que ces êtres sans logos s'illustrent davantage par leurs vertus sacrificielles que bien des humains.
    Aujourd'hui encore il brûle ; au loin, alors c'est comme s'il ne brûlait pas ; et on entend les cris de la nature au loin, alors c'est comme s'ils ne retentissaient pas.
    ----
    Dans la haine se trouve une négation cynique qui attirerait presque la sympathie ; dans l'amour, une positivité mièvre qui débecte...
    ----

    Ce que l'amour manque d'humilité ! Il bouscule même les besoins les plus élémentaires, il se trémousse, il hurle : « Je suis là ! » à raison d'une fois toutes les dix secondes ; on le sait déjà bien assez !

    Les pensées, il les envahit et les détourne de leur devoir ; croit-il en valoir la peine ? Quant à l'appétit, il pense pouvoir mieux l'épancher que les aliments. L'art, il le détourne de choses si grandioses ! La mort, la solitude, le désespoir ; non, ce sera l'amour, l'amour aujourd'hui, demain et hier, toujours l'amour.

    Obsessif, envahissant...

    Mais qu'il est bon de le ressentir, cet amour.
    ----

    Sous ses yeux ma plume tremble. Sous ses yeux ma plume ne chatouille plus, elle n'en peut plus elle-même d'être plume fine et frêle sous les regards scrutateurs de l'Humain.
    Celle qui me vient d'au-delà et d'en-deçà de l'être, qu'a-t-elle fait pour se voir soumise de la sorte ?
    ----

    Certes, capable des plus grands et soudains émois

    Une force, plaît-il ? Que de se réjouir de la simplicité

    Et de regarder solennellement le néant, cette familière silhouette qui m'accorde répit

    J'ai tant tué, et si désormais

    Je créais ? Et si désormais

    J'aimais ? Et toujours 

    Malgré la vertu, une incoercible attirance vers la laideur.

    Le Laid, l'heurt et le fiel, mes muses mortifères...

    Et décrivant le Beau et sa prétention

    M'en vidé-je ?

    Et dans la passion

    Se dégrade-t-on ?

    Car dans l'adoration, il ne me semble rien perdre de moi-même, mais chérir davantage cette rare âme aux grandioses élans. 

     

    Amour digne et fou, tu n'as besoin de quiconque, personne ne te reconnaît. Je te laisse mien ; qui saura te donner les honneurs que tu mérites ?

    Sous ces yeux insensibles tu seras bassesse. Je t'y refuse.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :