• Du sale et du sain, de cendres et de sang

    L'âtre, mon allégorie, substance volatile, donne naissance à mes images !

    Devenu mon fruit, mon reflet, je me souvenais, la poésie et les rires
    Maintenant ce n'est plus qu'envie de vomir.
    J'approchai mes doigts du feu, un éclat de curiosité malsain dans les yeux,
    Une odeur de porc grillé s'échappait de la peau de mes doigts.
    Les émois, ces douces chimères et leurs questions pleines de tendresse
    il répétait « Mais comment je ferais sans toi ? »
    Et la rage me poussait à attraper ces fourbes flammes doucereuses.
    J'en avais trop vu de ces âmes, j'en voulais bannir l'innocence !
    Et ce cou fin entre mes mains je l'aurais brisé, et ces traits de femme je les aurais déchirés
    Pour en tirer l'intime radical, substance malheureuse, et l'étaler sur son visage.

    Déjà l'âtre se mue, montre de l'immondice...
    Une voix ronde, opiniâtre, s'élève, trahit quelque sagesse.
    Je vis poindre alors sur mes paumes et mes doigts quelques cloques brunâtres.
    Focalisation sur son sourire altier, puis plein pied, empoignant son pénis, il parle d'aimer.
    Un bruit visqueux emplit la pièce.
    Et ce flasque corps, tristement lascif et tristement solitaire, proie au plaisir, se penche, s'écrase, lourd, agrippe et presse
    Sur ma cuisse et sur mes molles joues un sperme vindicatif.
    Dans mes mains, ces cloques géantes, se posait et glissait le fiel qui me dégoulinait de la bouche avant d'être consumé par le feu.

    Il me semble encore être enduite de ces écumes baveuses.
    Par cette rudesse instruite, le baiser, la caresse, l'étreinte
    Sont d'autant qui m'agressent. Et en voilà encore qui souhaitent s'emparer de mes lèvres...
    Aurait-on idée de les embrasser, noires de fiel jusque dans leurs ramures ?
    Un haut-le-cœur, j'en étale les dernières gerbes dans le foyer.
    Les flammes de l'âtre ainsi animées viennent tâter le canapé, la chaise, mon pied.
    J'observe les fuligineuses silhouettes s'agiter avec incandescence dans cet espace négatif et soupirer des râles tortueux.
    Mes yeux cendreux s'abîment en contemplation du plafond ; la charpente s'effondre,
    Ils ont tout vu, insensibles, astres et cieux...
    A regret, je m'en fus.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :