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Sous l'égide d'Eros
Ta main dans la mienne comme une solitude en commun. Ton vif regard déconstruit le miteux de mon esprit, plaque les murs gris de rires, de sourires et de baume au cœur. La certitude de ta présence est le réconfort d'une vie étrangère ; bientôt, tu deviens le seul foyer que je désire, foyer de l'inaccoutumé et des couleurs vives et d'un moi infiniment différent.
Mon calme placide camoufle cette envie de te déchirer et de te trouver, mon abreuvoir, éclat brut de pensées.
Tes grands yeux sans gêne, peuvent-ils saisir la soudaineté et l'ardeur de mon âme ? Tes grands yeux sans gêne, sont-ils capables d'aimer avec brutalité ?
Comment un flegme peut-il être aussi incandescent ?
Il n'y a qu'un poète pour faire d'une étincelle un brasier.
Tu me fais brûler, je savoure. Calcine-moi, je serai ton allumette. Lentement, mot à mot, tu joues avec ma peau inflammable. Qu'importe, devenir tas de cendres, c'est pouvoir mieux t'admirer.
Je ne te connais pas, auprès de toi, je sacrifierai encore.
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Je somnolais en toute béatitude - ce qui, de surcroît, est extrêmement rare - lorsqu'une pensée vint, car il le fallait, car la béatitude n'est pas permise, perturber mes songes. Un violent claquement de porte propulsé par le vent tonna contre mon âme et éparpilla mon être en de myrillions d'atomes en détresse. Des atomes qui s'agitent, des atomes qui s'impatientent, des atomes terriblement en colère, des atomes qui se lamentent, certains qui pleurent et d'autres qui se tapissent dans la peur ; tout ceci pour une seule petite, piètre, pauvre âme. Tout ceci pour une seule question, une éventualité qui retapisserait tous les murs d'un morne gris, mes mains de solitude et mon cœur de désertion.
Et s'il trouvait meilleur que moi ?
Je me suis retrouvée là, ma main dans la sienne, par totale contingence. Une goutte de nécessité pouvait le mettre dans le chemin de personnes meilleures que moi.
Alors, je ne serais que le « p'tit chat » qui attend incessamment à la maison que son maître revienne ; qui, la nuit tombée, serait enfin, et tristement, gratifié d'une caresse désinvolte. Moi, je ne souhaite pas trouver meilleur que lui. Peut-être serait-ce humainement possible. Peut-être, mais personne n'a autant le pouvoir d'unifier mes atomes en une puissante molécule de dopamine.
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Même le dragon s'est embrasé
Et dégueule Eros à tes pieds
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Ton regard est impitoyable dans la pénombre
Il sonde ma tristesse et s'enquérit
Pauvre petite chose
Et un mouvement de la pitié te pousse
À t'emparer de mes lèvres
Un instant déchirant
Et tu t'en vas
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Quel est le sens de ce feu ?
Alimente-t-il quelque foyer ?
Permet-il de cuire quelque chose, de réchauffer quelques parvenus ?
Non, ce feu-là
Il ne sert à rien.
Ce feu-là brûle les âmes
Brûlés, les amis et les amants
Brûlés, les parents
Brûlés
Brûlés brûlés
Brûlez !
Un rictus
Mes iris incandescents
Sans aucune pitié
Quelles belles offrandes !
Tout a brûlé.
Moi, calcinée
Par mes propres feux
Chaque mot, toujours plus calcinée
Mon regard morne et lourd croise ton sourire éternel
Assassin !
J'ai envie de le déchirer, cet insolent
Puisqu'il ne m'est pas destiné
Il ne le sera à personne
Cesse de vivre autant
Cesse de vivre autant de tout !
Tais-toi, donne-moi ce silence songeur
Enfin, vis pour moi, un peu !
Moi, je ne vivais que pour toi
Mais qu'étais-je sinon
Un corps à enlacer
Une bouche à embrasser
Une enveloppe sans âme
« à prendre ou à laisser » !
Rien d'autre... Rien d'autre !
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Amoureux de la chair
Ton esprit, mon amant
Grave sur mon âme comme sur ma peau
Cette déchéance proprement poétique
Je m'y abandonne, et à toi
Dans ton œil salace mon œil las
trouve sa félicité---------------------
Tu prends de la place pour quatre
Les amis comme des pommes mûres
tombent nonchalamment, fatalement
Et moi qui les rattrape en hâte
D'ordinaire, je les regarde s'écraser avec stupeur
A mes pieds, quatre pommes
J'avance te retrouver vers la cime
Une pomme se heurte à ma semelle, dévale la colline
Toi, les pommes, tu en fais de la compote
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Commentaires
J'aime beaucoup, il y a plusieurs passages vraiment beaux et à la fois très sincères... Je pense bien que le cinquième est celui que je préfère d'ailleurs ^^