• Mon Cubi

    Mon Cubi

    J'aimais appeler ton nom
    Sous toutes ses déclinaisons
    Cucu, Cucux, Cubz
    Maintenant que tu es mort, mon Cubi,
    J'ai la glotte triste, et je ne te nomme plus qu'avec regret

    Je suis triste, vaguement,
    En filigrane, un peu tout le temps
    D'être privée de ta présence discrète
    Boule blanche et touffue
    Qui n'orne plus
    Le canapé, la machine à laver, le bord du lavabo et de mon lit
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          Je me disais... Écrire sur un chat, même le mien, manque de légitimité... Malgré le cynisme ambiant, j'en avais envie ; je me disais, pleurer mon chat et écrire cette tristesse, comme un enfant... Me sentir capable d'éprouver un chagrin plein, rond et innocent... Oui, vraiment, j'y trouvais quelque chose de profondément beau. On a peu souvent, même l'espace d'un instant, l'occasion de redevenir un enfant, et de ressentir comme tel.
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     Je n'ai plus de désirs
    rien ne me fait vibrer que
    la perte de mon chat

    j'aime mieux le pleurer lui
    qu'un homme qui ne m'a jamais aimée

    maintenant je n'ai plus de désirs
    mais je sais qu'un jour de nouveau
    je désirerai, et bien ; car je n'ai jamais eus
    que de beaux désirs
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          En moi-même je transporte mon âme comme une froide urne ; immiscé viscéralement en son sein ce sentiment de gentiment mourir.

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          Depuis que tu es mort ma demeure comme mon cœur se retrouvent esseulés ; y règne un vide omniprésent que je ne peux pas combler.

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         Est-ce que si Maman mourait, je serais touchée ?
         Tous ces sentiments d'enfant enfouis me reviendraient-ils ? Ces sentiments que j'avais pour Maman, quand j'étais petite ? Et que pour elle je n'ai plus, depuis longtemps, si longtemps...

    Mon Cubi

     Tu me manques, tu me manques tellement... mais tu as dit au revoir.

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       Avec toi mon Cubi tout était plus excitant. Il me suffisait d'aller au parc avec toi pour que le monde s'ouvre à nous. 

         Depuis que tu es mort 
                                                  Le monde entier 
                                                                                 est un petit peu moins magique.

     

    Je t'ai aimé à ronronner ; je t'ai aimé inanimé ; je t'ai aimé lorsque je t'ai recouvert de terre ; je t'ai aimé rongé par les vers ; je t'aimerai poussière.   


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