• Chapitre 1, Part 1

    (Ecrit en mars 2015) 

    L'agencement de la sombre métropole, récente capitale du Monde, était intégralement électrique ; et, malgré l'absence de tout gaz néfaste dans l'atmosphère, on n'apercevait guère qu'une nue fuligineuse, planant sur ces millions de vie à l'instar d'une menace, occultant les astres. Il me sembla que c'était le propre de l'urbanisation que de paraître avide et insatiable.
    Lorsque j'arpente le Monde, la première chose que j'envisage est le firmament ; ainsi, il m'est apparu naturel de débuter nombre de mes récits par une description de ce dernier. La Nature m'eut nombre de fois guidé vers des terres fertiles, ainsi, cet hommage ne lui est en rien fortuit.
    Ce jour-ci, toutefois, ce ne fut pas le cas. Les vents n'étaient pas propices, et émettaient de violentes stridulations en se frottant à mes tympans. Vainement, il tentait de me flageller en se déferlant de tout son ressac sur moi ; je faisais un bien fougueux pêcheur, filant à contre courant dans les eaux troubles, stoïcien à tous ces efforts visant à heurter mon enveloppe ou, du moins, ralentir mon allure.
    Ce qui m'avait attiré avec tant d'animosité fut bientôt à proximité : les pulsions qui m'éprenaient s'effrenaient peu à peu à la vue d'un imposant gratte-ciel. Pas même ses quelques cinq cent mètres de hauteur ne permettaient d'écarter les nuages aigres pour se repaître d'une lueur de couleur.
    Les moeurs étaient telles qu'il s'agissait du siège de l'Organisation Intergouvernementale d'Asie Centrale, lequel ne manquait pas, une nouvelle fois, de suggérer son autorité sur le peuple par une pareille architecture. Occultant ce flot d'informations peu accommodantes, je posais les yeux sur les deux jeune gens occupant le belvédère. Une demoiselle au physique atlhétique était adossée aux fines barrières métalliques - elle avait un corps tout en muscle et sa chevelure était un mélange de gris, de rouge, de dreads et de mèches. Son oreille droite était criblée de piercings, qui n'étaient autre qu'une lune et des étoiles. Sur sa paumette était dessiné une autre lune à l'eye-liner ; moi qui m'étais plaint d'un ciel sans étoiles ni satellite.

    Chapitre 1, Part 1

    (Test d'Onwa inachevé à l'aquarelle. J'ai opté pour des cheveux courts après, ce qui explique que je n'aie pas repris ce dessin)


    Quant à sa charmante compagnie, j'admets avoir eu une prompte hésitation quant à son sexe. La physionomie de son visage était fine et suave, ses cheveux mi-longs châtains étaient disciplinés et soyeux, mais ce regard pourpre était bien celui d'un homme.

    De leurs bouches s'échappaient de fugaces broues,
    De leurs pipes des volutes charmeuses, s'accolant en une courbe spiraliforme
    Ceci, plongé sous une arachnéenne brume...
    Et, à l'épicentre de ce théâtre d'entités blanchâtres,
    dansaient les spectres,
    parmes.

    La jeune femme se prénommant Onwa Moonrise levait la tête, éprise de cette morne voûte céleste.
    « Tu les vois ? demanda-t-elle à son collègue, Drug Utzitch, en pointant le ciel du menton.
    -Je crois », répondit vaguement Drug, perplexe.

    Onwa ne parlait ni des étoiles, ni de la lune, mais bien de l'aubade des spectres.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :